JORVAN : "APPELEZ MOI COACH !"
Formidable parcours que celui de l’équipe nationale d’Irak en Coupe d’Asie. La voilà en finale contre l’Arabie Saoudite après avoir terminé en tête de son groupe (devançant l’Australie battue 3-1 ! la Thaïlande et Oman) puis éliminé tour à tour le Vietnam (2-0) en quarts et la Corée du Sud en demi-finales (4-3 aux tirs au but).
J'ai tenu à revoir le match contre la Corée en différé à fin de mieux en disséquer le jeu et surtout apprécier l’énorme travail fait par mon ami Jorvan Vieira.
Le moins qu’on puisse dire c’est que dans un laps de temps plutôt court il a su lui donner déjà un fond de jeu. Un collectif qui pallie les lacunes d’un effectif où les qualités individuelles sont plutôt modestes.
Jeu prudent mais calculé, du reste contre un adversaire supérieur c'était la seule façon de les museler...Jouer à l'italienne...Les protégés de Jorvan n’ont jamais encouru de gros risques.
J'ai beaucoup apprécié le mental des joueurs, jamais en difficulté, toujours conscients de leurs forces et de leurs faiblesses. D’où ces prises de risques en contre ou ces redoublements en défense lorsqu’un équipier est en difficulté. Surprenantes ces dernières minutes lorsqu'ils ont gelé le ballon et compris que plus rien ne pouvait leur arriver. Même aux tirs au but.
Il y a dans cette formation trois ou quatre joueurs qui me plaisent beaucoup, le 5 Nashat qui ressemble un peu à Nesta bien qu’évoluant devant la défense; le 13 Karrar Jassim est très intéressant mais un peu débridé...; le 18 Mahdi Karim me plait beaucoup aussi, grand travailleur; devant j'aime bien le 10 Younis, très solide...
La défense me plait beaucoup même si elle dégage une impression de fébrilité. Et c’est là que l’on voit la touche du coach. En fait elle compense avec le placement et l'anticipation son déficit technique...
Felicitaçao Jorvan, le plus marocain des entraîneurs brésiliens … Mais il est vrai que d’aucuns ont du mal à comprendre et à admettre qu’un technicien du foot évolue avec son temps. Certes, Jorvan débarqua au Maroc en tant que préparateur physique dans le staff de José Faria (Mexico 1986) mais depuis il s’est passionné pour l’aspect technico-tactique du jeu…et aujourd’hui les résultats sont là.
On va donc croiser les doigts pour la finale. Il lui faut accomplir un dernier effort pour s’arracher cette étiquette de préparateur physique…