DOPE, DOPE, DOPE: A QUI LE TOUR?

Publié le par Lino Bacco

Je ne me suis pas trompé de beaucoup lorsque avant le Tour j'avançais que cette épreuve ne m'intéressait pas outre mesure et qu'elle représentait une façon de repasser ma géographie de l’hexagone et d'apprécier le panorama, surtout lors des étapes alpestres et pyrénéennes.

Pauvre cyclisme, il est de moins en moins crédible. Comment lutter contre le dopage, qui désormais est partie intégrante de son ADN. J’ai toujours entendu dire que les coureurs se dopaient, tous sans exception. Je me souviens du malheureux Tom Simpson qui s’effondra sur les pentes du Mont Ventoux le 13 juillet 1967. Dans les poches de son maillot on retrouva des tubes d’amphétamines. Deux ans plus tôt, alors qu’il était champion du monde en titre, il avouait à un journaliste anglais qu’il s’était dopé. L’année précédente, les coureurs du Tour avaient fait une sorte de sit-in pour protester contre l’instauration de l’anti-doping…
Quarante ans plus tard, on parle encore des mêmes choses. Les vainqueurs se suivent et se ressemblent sur les Champs Elysées. On les encense, on nous les présente comme des gladiateurs des temps modernes et systématiquement on finit par déboulonner leurs imposantes statues. 
Le comble de l’hypocrisie est matérialisé par le journal L’Equipe qui a déversé des tonnes d’encre sur les exploits de Lance Amstrong avant de le clouer au pilori. Il faut dire que l’exercice est périlleux. Comment être juge et partie dans le contexte actuel ? Comment d’un côté, faire fructifier une affaire juteuse dont le budget dépasse les 150 millions d’euros (avec des sponsors traditionnels comme le Crédit Lyonnais, Nestlé, Champion et Skoda qui mettent chacun entre 3 et 5 millions d’euros) et de l’autre, reconnaître que cette discipline est l’apanage d’un ramassis de tricheurs. Du petit voleur de prune (le pauvre mec qui prend un médicament et se retrouve positif après avoir toujours végéter dans les profondeurs du classement) au brigand des grands cols (qui caracole à 40 km/h en haute montagne, rafle tout, prix, primes et récompenses). 

Mais nous pouvons tenir le même raisonnement pour les deux autres grandes épreuves par étapes que sont le Giro et la Vuelta respectivement organisés par La Gazzetta dello Sport et Marca… Voici l’une des principales aberrations d’un sport qui n’est plus qu’une farce : le conflit d’intérêt qui concerne les grands organisateurs et les grands médias qui se trouvent être à la solde des mêmes propriétaires. 
Que faut-il faire pour faire un véritable ménage et tourner la page une fois pour toute ? Revoir le calendrier des courses ? Suspendre toute activité pendant un an ou deux ? Infliger des peines plus conséquentes aux coureurs, tant au plan des suspensions que des amendes ? Etre plus ferme avec les directeurs sportifs ? Radier de l’ordre les médecins véreux ? Ne plus parler de cyclisme ni dans les journaux ni à la télé ? Ne plus autoriser de dérogation pour la prise de médicaments non autorisés ?
Deux autres constatations en guise de conclusion. Mais comment se fait-il que les scandales n’éclatent qu’au Tour de France ? Quelque fois au Giro et jamais à la Vuelta voire les grandes classiques ? Est-il possible que les gus ne se piquent qu'en juillet ? 

Et l’affaire Puerto ? Et ces dizaines d’athlètes de haut niveau ? Ces grands clubs de foot qui faisaient appel à ses services ? Affaire honteusement classée. Finalement, seul Ivan Basso a été coincé lorsqu’un juge italien a décidé de se rendre en Espagne pour s’assurer que le coureur était bien un « patient » du docteur Fuentes. Basso a écopé de deux ans de suspension pour présomption de dopage mais il n’a jamais été contrôlé positif….Et les autres ? A la manière d’Ulrich, lorsqu’ils n’auront plus rien à perdre, ils admettront s’être dopés…Une constatation pour mes aieux, la Mafia ne sévit pas qu'en Sicile...

Publié dans ACTUALITE

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