C’était prévisible. Le Real Madrid a remporté la Liga. Cette dernière journée a symbolisé à elle seule toute une saison. Une histoire assez banale dans le monde du football, une histoire qui parle d’un lièvre et d’une tortue. A Tarragone, le Barça s’en donnait à cœur joie. Et un, et deux, et trois et quatre. La Porta était aux anges d’autant que la prime de 3 millions d’euros faisait son effet au Bernabeu. Un poteau après 37 secondes et l’ouverture du score après un quart d’heure : Mallorca jouait une finale de Coupe du Monde.
Le Real était contracté. Lent et désorienté. Vilain à regarder. Bras croisés Capello était dans ses petits souliers et se maudissait peut être d’avoir préféré son pupille Emerson à Guti. Mais encore une fois le coaching du frioulan devait faire la différence. Il a certainement fait son mea culpa à la mi-temps et histoire de resserrer les boulons il a vraisemblablement remonté les bretelles aux siens.
Après le repos les Merengues s’étaient métamorphosés. Physiquement et tactiquement. Le retournement de situation était dans l’air. Guti, véritable milieu à géométrie variable plantait les premières banderilles. Capello rajoutait une seconde touche avec Reyes qui relevait ainsi un Beckham visiblement émotionné par la présence en tribune d’honneur de Monsieur et Madame Tom Cruise…Reyes redonnait l’espoir à un stade Bernabeu jusque là silencieux. Cette fois, il n’avait plus de raison de douter. En trois minutes, Diarra qui n’avait combiné rien de bon et un resplendissant Reyes provoquaient une double explosion de joie. Trentième titre pour le Real qui revient de loin. Contrairement au Barça qui a raté les cinq objectifs de sa saison, le Real a sauvé la sienne.
L’heure est au bilan mais aussi à la reconstruction. Il faut maintenant reconstruire l’équipe à Madrid, avec ou sans Capello qui n’a pas mâché ses mots à l’encontre du président Calderon. Un président qui a l’air fin aujourd’hui. Désavoué par les leaders historiques Raul et Guti qui avaient pris fait et cause pour Don Fabio, il n’a pas eu le courage de confirmer l’entraîneur avant le dernier acte.
Il faudra reconstruire le vestiaire à Barcelone où Ryjkaard s’est quelque peu laissé marcher sur les pieds. Les mauvais présages n’ont pas manqué : la Super Coupe d’Europe, la Coupe du Monde des Clubs, l’incapacité à défendre jusqu’au bout son titre européen et enfin le camouflet reçu à Getafe. Visiblement ni La Porta ni Ryjkaard n’ont pu rasséréner leur troupe avant le sprint final. L’impression est que le Barça a jeté au vent un titre qu’il faisait sien au nom d’une supériorité manifeste sur…le papier.
Sacré football, tu peux avoir la meilleure défense et la meilleure attaque du championnat sans pour autant être assuré du titre. C’est pas beau le foot ?