LE FOOTBALL AUX DEUX VISAGES

Publié le par Lino Bacco

« Ce que j’ai appris de la morale et des obligations des hommes, c’est au football que je le dois ! », disait Albert Camus. Treize coupes du monde après cette citation est aussi dépassée que la non moins célèbre phrase du Baron de Coubertin.

Notre football vit deux réalités bien diverses. La première, c’est celle d’un championnat qui cherche son identité. Les textes de loi entretiennent le compromis. La constitution de sociétés anonymes à objet sportif n’étant pas prise au sérieux, les clubs tournent le dos au professionnalisme.  Le manque de rigueur et la peur du changement bloquent un processus qui en fin de compte n’a jamais traversé les frontières de la salle des boutons.

Mis à part son nouveau patronyme, le championnat se complaint dans la plus béate des autosatisfactions. Tout ou presque tout est fait à l’emporte-pièce. Sans passion ni critères, comme s’il ne devait pas y avoir de lendemains. Les polémiques remontent à la surface et souvent elles sont accompagnées d’un relent dégoûtant. Dirigeants, entraîneurs, joueurs et supporters laissent libre cours à leurs lubies. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

La seconde nous projette au devant de la scène. Depuis quatorze ans, nous n’avions plus qualifié deux clubs dans deux finales de Coupe d’Afrique.  Le MAS s’est ouvert les portes du nirvana. Un exploit qui ressemble étrangement à celui du FUS, l’année dernière. Le WAC l’a précédé au terme d’un parcours non moins long ni délicat.

Comment un championnat national aussi insipide peut-il produire des réalités aussi éclatantes en Afrique ? L’histoire enseigne que les challenges sont l’apanage des Marocains. L’exemple le plus significatif, la Marche Verte dont nous avons fêté le 6 novembre dernier le 36ème anniversaire. Plus haute est la barre, plus aisé est le saut.

(Lino Bacco / Edito de l'EQUIPE MAROC MAGAZINE N° 2 paru le 5 novembre 2011) 

 

 

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